Le débat sur la retraite me semble bien mal engagé, notamment par des propos à l'emporte pièce de la première secrétaire du PS.
Contrairement à ce qui est dit souvent la prise de la retraite à 60 ans n’est pas du tout une date couperet, c’est même le contraire.
On se demande parfois si nos élites de par leur position sont incapables de savoir comment marche le statut de salarié, notamment dans le privé.
Expliquons brièvement :
L’âge de 60 ans permet à l’employé de prendre sa retraite s'il le souhaite, çà se passe comme une démission, et devient ayant droit aux caisses de retraite (je reviens plus loin sur le pluriel), quand à son indemnisation elle est sujette au nombre d’annuités au travail pour avoir un taux plein (actuellement entre 40 et 41 ans, selon la date de naissance).
L’employeur peut mettre en retraite à 60 ans, sans l’accord du salarié à condition que celui-ci ait obtenu le taux plein, les modalités dans ce cas s’assimilent à un licenciement.
La date couperet reste à 65 ans elle l’est depuis longtemps et n’a jamais été modifié, y compris en 1982. C’est à cet âge de 65 ans que l’employeur peut en tous état de cause mettre son employé à la retraite.
Donc, la souplesse existe entre 60 et 65 ans, par contre la rigidité existe en ce qui concerne les annuités nécessaires pour obtenir le taux plein. Avec l’évolution des formations de la jeunesse, des carrières erratiques il va être de plus en plus difficile d’obtenir 42 annuités (plan Fillon en vigueur) à l’âge de 60 ans. C’est bien à ce niveau qu’il faut discuter, en particulier pour les emplois pénibles, certains partenaires sociaux ont déjà beaucoup trop cédé sur cette question. Quand vous interrogez les salariés en activité, souvent ils vous disent « qu’ils n’y arriveront jamais ».
Par ailleurs, les salariés du privé le savent, en plus de la retraite de la sécurité sociale (CNAV) il y a les retraites complémentaires obligatoires, elles n’ont de complémentaires que le nom car elles sont souvent la part principale de la retraite, les cadres ont même une deuxième caisse. Ces caisses de retraite sont gérées paritairement entre les syndicats des salariés et des employeurs. Ces caisses suivent jusqu’à présent mais chaque fois après négociations paritaires les modalités de prise de la retraite par la sécu. Contrairement à celle-ci le calcul de la pension se fait selon le nombre de points accumulés durant la carrière du salarié.
Il y a beaucoup d’autres choses à dire sur le sujet de la retraite, notamment sur la baisse tendancielle du niveau des pensions, l’exonération de charges, donc de ressources pour les caisses de retraite, de nombreux revenus (Intéressement, stage, heures sup…sans parler de travail non déclaré) ou encore l’idée intéressante à approfondir de la généralisation du calcul des pensions par point.
Enfin n'oublions pas que le patronnat ne se gène pas pour organiser par toutes sortes de moyens, plus ou moins acceptés par les salariés des pseudo retraites anticipées bien avant 60 ans.
Oui décidemment parlons sérieusement de la retraite, évitons les slogans et les postures superficielles, c’est un sujet très important sur lequel la gauche et les syndicats devront faire front commun sur des objectifs communs
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire